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· L'école de la honte et de la peur... (15)
présenter les enfants "groseille" comme des profiteurs privilégiés relève de la mauvaise foi ou de l'aveuglem
Par Anonyme, le 23.03.2024
nike tes mort fdp
Par Anonyme, le 24.04.2021
une bien belle histoire, on en apprend beaucoup ça fait réfléchir. merci
Par Anonyme, le 08.06.2020
alo
împrumut oferta
locuit orii din franța, belgia, noua caledonie, polinezia franceză, wallis și futuna, e
Par entre, le 05.09.2016
bonjour,
est- ce que le problème, plutôt que d'être un problème d'organisation de l'école elle-même, ne serai
Par Anonyme, le 02.03.2013
· 8. Rentrée en première année primaire.
· 5. La famille Groseille
· 9. Je dois porter des lunettes!
· 15. De quoi je me mêle...
· 14. Changement d'école
· 12. Florimond
· 10. Tout se gâte!
· 4. A la maternelle
· 13. Léopold
· 7. Des vacances un peu tristes
· 6. Retour à Bruxelles
· 3. Ma petite enfance
· 2. Mon grand frère
· 11. Victoire
· 1. Qui suis-je?
Date de création : 24.07.2010
Dernière mise à jour :
31.07.2010
15 articles
Victoire, ma petite soeur a eu de graves ennuis de santé quand elle était bébé. Elle a eu des problèmes à la naissance. Des problèmes que le médecin aurait pu prévoir, mais voilà, il a laissé aller les choses et a réalisé trop tard que la naissance allait mal se passer. Ma mère et elle ont failli mourir.
Par la suite, ma soeur mangeait de moins en moins. Elle aurait totalement cessé de manger si ma mère ne l'avait pas réveillée chaque fois. Pourtant le médecin répétait sans cesse qu'il n'y avait pas de problème, que tout allait bien.
Jusqu'au jour où mes parents ont emmené ma petite soeur à l'hôpital où les médecins ont réalisé que mes parents disaient vrai : ma petite soeur ne se nourrissait pas assez, elle refusait les biberons et toute nourriture solide. Elle est restée 15 jours à l'hôpital où ils n'ont rien trouvé. Mais finalement Victoire a quand même fini par accepter de se nourrir et a progressivement repris du poids.
Victoire s'est bien remise, mais a fait très souvent des sortes de crises avec des spasmes. Elle devenait toute mauve et tombait dans les pommes. C'était terriblement impressionnant. Nous avions tous très peur pour elle.
Au cours de sa 1ère maternelle, Victoire a eu un virus. Au départ personne ne savait qu'il s'agissait d'un virus. Victoire a eu tout à coup une fièvre subite et très forte. Son corps ne l'a pas supporté et elle a fait des convulsions et un arrêt respiratoire. Mes parents ont du appeler une ambulance médicalisée. Le médecin l'a ranimé et sauvé. A l'hôpital, les médecins ont pratiqué toutes sortes d'examens et ont découvert qu'en fait il s'agissait d'un virus. Victoire a été soignée, enfin plus ou moins parce que les médecins lui ont donné des médicaments, mais les infirmières de l'hôpital avaient selon elles, tellement de boulot, qu'elles oubliaient de lui donner ses médicaments pour faire tomber la fièvre, alors que c'étaient les plus importants pour éviter qu'elle ne refasse des convulsions et un arrêt respiratoire.
Mais pire encore, les infirmières l'ont mise dans un lit inadapté à son âge, beaucoup trop haut et sans protection. Victoire est tombée du lit à plat sur la tête et a fait une hémorragie cérébrale. Les médecins ont toujours refusé d'aborder le sujet avec mes parents. Ils se sont retrouvés devant un mur, devant se débrouiller tous seuls pour soigner Victoire.
Avant d'arriver à l'hôpital, Victoire savait parler, était propre, bref était une petite fille de 3 ans tout à fait normale. En sortant de l'hôpital, elle ne savait plus parler, s'exprimait à peine, était devenue incapable d'aller sur le pot ou de se retenir la nuit. Tout ce qu'elle avait appris était perdu. Et pire encore, alors qu'elle marchait normalement très bien, elle se déplaçait à 3 ans, comme une petite fille qui faisait ses premiers pas.
Mes parents ont tout fait pour la soigner, la stimuler, lui faire réapprendre tout ce qu'elle avait perdu. Donc ils souhaitaient qu'elle reste à l'école afin d'être "tirée en avant" par l'institutrice et les autres élèves.
Mais voilà... l'institutrice en avait décidé autrement. Elle ne voulait pas que Victoire reste dans sa classe parce qu'elle n'était plus propre. Victoire ne comprenait pas. Elle s'était bien adaptée à sa classe. Elle avait des amis. Elle aimait aller à l'école. Elle aimait son institutrice. Et tout à coup, du jour au lendemain, parce qu'un accident avait fait en sorte qu'elle ne soit plus propre, l'école ne voulait plus d'elle.
L'école, parce que la directrice soutenait l'institutrice! Aussi petite que j'étais, j'ai été déçue et choquée par l'attitude de la directrice que j'aimais bien. Je n'aurais jamais cru qu'on pouvait rejetter un enfant pour raisons de santé. Qu'est-ce que ça aurait pu lui faire d'accepter Victoire en lui permettant de mettre une couche que ma mère serait venue retirer à midi? Victoire aurait pu continuer et même améliorer les progrès que mes parents parvenaient à lui faire faire.
Mes parents ont donc étés obligés de retirer Victoire de l'école, après avoir pourtant payé les frais scolaires, après lui avoir acheté toutes les affaires demandées sur la liste. Et la liste n'était pas bon marché, parce qu'attention, dans certaines écoles par exemple on demande simplement des crayons de couleurs et des marqueurs, mais dans notre école il fallait obligatoirement acheter telle marque de crayons et de marqueurs, mais pas seulement la marque, il fallait également trouver exactement la référence que l'école exigeait! Et généralement c'était la marque la plus chère du supermarché, quand il ne fallait pas aller chercher certains objets dans un magasin spécialisé!
Dans les films comme "L'instit" on n'aurait certainement pas agi ainsi! Dans les films et les séries télé, les enseignants se seraient montrés solidaires des parents et auraient eu à coeur de les aider à guérir Victoire.
Dans la vie réelle, la solidarité n'existe pas. J'ai commencé à le découvrir à 8 ans.
Peut-être que si Victoire avait été un cas médiatique les enseignants auraient étés fiers de l'aider et d'aider mes parents, mais voilà, Victoire n'était que la fille de gens normaux et discrets.